L’atopie est une tendance naturelle de certains individus ayant une prédisposition génétique à développer, au contact de quantités minimes d’allergènes, certaines maladies allergiques telles que la pollinose, l’asthme, l’eczéma atopique. Ce qui est transmis n’est pas la capacité à reproduire une maladie spécifique mais la capacité à la reproduire en cas de contact avec un allergène déterminé. Le mot prédisposition est important puisque cette influence ne s’exerce pas uniformément chez tous les membres d’une même famille et l’étude des jumeaux homozygotes ne montre pas une image homogène compatible avec un seul gêne dominant ou récessif.
La pollinose est un exemple caractéristique de l’allergie dite de type 1. Les grains de pollen produits par les végétaux allergisants contiennent des molécules capables de provoquer la synthèse d’anticorps spécifiques de la classe des immunoglobulines E (IgE) : ces molécules sont les allergènes du pollen. Ceux-ci sont responsables de la phase de sensibilisation durant laquelle le sujet acquiert des anticorps IgE qui ont la capacité de se fixer sur la membrane de certaines cellules appelées cellules médiatrices de l’allergie. Lors des expositions ultérieures, ces allergènes se fixent sur les anticorps et il s'ensuit une activation des cellules médiatrices qui libèrent des molécules comme l'histamine. Ceci constitue la phase de déclenchement des symptômes allergiques. Les allergènes sont des protéines dont la fonction biochimique est le plus souvent ignorée. La plupart d’entre elles sont différentes d’une espèce de pollen à l’autre. Néanmoins la profiline est un allergène identifié dans de nombreuses espèces végétales (pan-allergène). Elle pourrait être l’un des allergènes responsables des sensibilisations croisées qui sont observées chez certains patients allergiques. Dans le cas de l’ambroisie, par exemple, ces sensibilisations croisées concernent d’autres pollens comme ceux de l’armoise ou du tournesol et aussi des allergènes alimentaires comme le céleri, la banane ou le melon (1).
Récemment une nouvelle famille de pan-allergènes a été identifiée: les cyclofilines.
Référence: D. CHARPIN. L'air et la Santé. Chapitre pollinoses C. Déchamp, p. 174. Ed. Flammarion, 2004.
Quoiqu’il en soit, les mécanismes pathologiques sont dus à une réaction d’hypersensibilité immédiate de type I (selon Coombs et Gell).
La gravité due à l'ambroisie est due à plusieurs éléments: sa durée, souvent deux mois, l'intensité des troubles, la fréquence de l'asthme ou/et de la trachéite dans les zones polluées, l'atteinte de tous les âges de la vie, alors qu'il est classique de dire, pour les autres pollens, qu'elle diminue avec l'âge et disparaît chez les personnes âgées.
Les femmes sont touchées à égalité, 77 hommes et 76 femmes âgés de 3 à 77 ans (65 % d’entre eux ont de 18 à 50 ans). La survenue de la maladie à l'âge de la retraite n'est pas rare. Les citadins sont plus touchés que les ruraux, il s'agit le plus souvent de cadres moyens, d'employés, de personnels de service.
"Une étude clinique, multicentrique, informatisée (Service informatique des Hospices Civils de Lyon), non rétrospective mais en temps réel, portant sur 153 patients, a été réalisée par l'AFEDA en 1982 avec le concours de 14 médecins allergologues de Lyon et sa région. Elle a confirmé que les hommes et les femmes sont touchées à égalité, 77 hommes et 76 femmes âgés de 3 à 77 ans (65 % d’entre eux ont de 18 à 50 ans). La survenue de la maladie à l'âge de la retraite n'est pas rare. Les citadins sont plus touchés que les ruraux, il s'agit le plus souvent de cadres moyens, d'employés, de personnels de service. Le tiers d’entre eux souffre depuis plus de 5 ans. Voici la proportion des symptômes enregistrés : 90 % de rhinite, 75 % de conjonctivite, 50 % d'asthme ou trachéite, 10 % d'urticaire, 10 % d'eczéma. L'association de deux ou même de trois symptômes chez un même malade est le plus souvent notée. Les tests cutanés (prick-test) sont positifs dans 93 % des cas et 65 % des patients sensibles cliniquement à l'ambroisie le sont aussi à l'armoise. Il s'agit le plus souvent d’individus sensibilisés à d'autres pollens. Il existe dans 85 % des cas une corrélation positive entre les manifestations cliniques, le test cutané et le dosage des immunoglobulines spécifiques contre l'ambroisie (Ambrosia artemisiifolia)."
Référence: C. Déchamp, H.Méon. Ambrosia, Ambroisie, polluants biologiques. Ed. ARPPAM, 2003, in 287p.
L'AFEDA a réalisé trois études épidémiologiques en 1988, 1990, 1993 qui donnent environ les mêmes résultats, en ce qui concerne la répartition des troubles. Ces études s'orientent donc sur la fréquence de la maladie qui varie, ces années-là, selon la zone polluée de Rhône-Alpes : 6 à 20% de la population est atteinte par cette pollinose. |